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Ligotons une orchidée
Comment ligoter une orchidée qui ne demande que ça ?
D'abord, on ne ligote pas n'importe quelle orchidée.
Il faut qu'elle soit épiphyte.
Épiphyte vient du grec «Epi = sur», «Phyte = végétal»; soit «sur un végétal».
Ce sont des belettes qui poussent sur d'autres plantes qu'elles utilisent comme support sans les bouffer ; donc, ce ne sont pas des parasites.
Il y a aussi les lithophytes qui poussent sur des cailloux et les épimerdes ; et là je te laisse deviner où ça pousse...
Je vais donc te dépoter un cattleya (mais j'ai aussi ligoté des brassias, des phalaenopsis et autres réticentes du pot dans lequel elles logent quand tu les achètes).
Alors, première chose : Tu commandes de belles planches de liège chez Patrick Polbos (en fonction du nombre d'épiphytes à satisfaire).
(Pub ! : Le liège de chez Polbos, tu t'assoies dessus même si t'es grosse... et en plus, tu flottes).
Mais faut prendre du liège mâle.
C'est plus rugueux et c'est plus mimi que du liège femelle qui est, curieusement, plus plat (cf : les haricots de chez les Bodins).Ensuite tu prends un sèche cheveux comme ça :
Bon, celui là sert aussi pour les mises en plis.
Et tu fais un trou dans ta planche.
Mais pour quoi faire me demanderas-tu si tu as un brin de réflexion ?
Ben pour y passer le gros fil du milieu ( 3 mm mini)... que tu couperas avec le coupe-ongle orange.
Le petit câble à gauche (1 mm environ mais pas moins. Y'en a qui y mettent des bas nylon à la place, mais bon...) te servira à ligoter ton orchidée.
Et n'où qu'elle est la belette ?
Là, faut dégager toutes les boulettes où elle a pu s'accrocher en attendant de retrouver son environnement plus naturel.
La voilà un peu mieux parée :
Ensuite, il te faut de la sphaigne.
Y'en a du Chili, de Nouvelle Zélande, etc...
La sphaigne c'est ça :
C'est une sorte de pseudo mousse qui pousse en masse depuis la nuit des temps dans des lieux improbables, surtout là où il faut prendre un avion pour y aller.
Donc, je l'achète chez... Patrick Polbos !!!
(Pub ! : Chez Patrick, t'as d'la sphaigne qui a du chic !)
Bon, la sphaigne faut que tu la mouilles, sinon elle est toute sèche et ça servirait pas à grand chose.
Ensuite, tu trempes mémère dedans juste histoire qu'elle se remémore le bon vieux temps qu'elle n'a pas forcément vécu.
Tu colles un peu de sphaigne trempouillée sur le liège troué où tu auras eu soin d'enfiler le câble de 3 mm mini dans le tro-U pour l'accrocher éventuellement (T'en tires près d'un mètre si tu veux l'accrocher sur une branche d'arbre dans ton jardin l'été).
Et tu me ligotes tout ça avec le petit câble en alternant bien les couches de sphaigne afin que les racines ne soient pas trop torturées.
Bon, ne fais pas gaffe à la noix de coco, ça fait des semaines qu'elle essaye de faire son intéressante...
Elle va se prendre mon pied au cul que ça va pas traîner.Après, les épiphytes peuvent donner çà :
Un brassia rex et ses cousines.
Faut faire gaffe à l'okapi, il mord.
Ou çà :
Faut les baigner assez souvent ; mais elles sont plus contrôlables ainsi qu'en pot.
Moins de risque qu'elles ne crèvent par étouffement des racines.Ce sont des épiphytes, rendons-leur leur nature.
(Pub ! : Les orchidées de chez Patrick Polbos, des orchidées qu'elles sont chicos !)
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Commentaires
1ULYSSSAVendredi 17 Octobre 2014 à 13:06Très instructif et poilant comme d'hab,! La remarque sur la présence de Mademoiselle Coco aux trois yeux est tordante et en même temps je la trouve très émouvante cette bestiole qui semble observer l'ouvrage ! Un style qui devrait inspirer les livres scolaires ! Vivement le prochain reportage ...
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Donc, tu ligotes des orchidées et ensuite tu les pends ? Tu ne te prendrais pas pour un justicier du Far-West, par hasard ?